dimanche

Ne t'en vas pas


Quelle intime douleur a donc pu t'inspirer
un telle résolution : ton départ, mon malheur ?
Je vis un déchirement, un atroce crève-coeur :
le tourment lancinant d'adieux précipités.

Que ne puis-je t'arrêter seulement un été ?
un printemps ? Et cueillir, deux milliards de fleurs :
t'offrir le rouge, le jaune, le violet des prés,
vite vite, que tu oublies, la couleur du malheur.

J'irai par les montagnes, dans les massifs Alpins,
quérir de rares pétales, pour soigner tes chagrins.
J'irai prier en larmes, d'Assises Saint-François,

afin qu'à mes côtés, s'unissant comme des frères,
les oiseaux, les cabris, aussi les loups austères
te supplient en silence, de rester prés de moi.